13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 13:59

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Téhéran, 1958. Depuis que son violon tant aimé a été brisé, Nasser Ali Khan, un des plus célèbres musiciens de son époque, a perdu le goût de vivre. Et ce n'est pas sa femme, qu'il n'aime pas, qui l'aidera. Ne trouvant aucun instrument digne de le remplacer, il décide de se mettre au lit et d'attendre la mort. En espérant qu'elle vienne, il s'enfonce dans de profondes rêveries aussi mélancoliques que joyeuses qui, tout à la fois, le ramènent à sa jeunesse, le conduisent à parler à Azraël, l'ange de la mort, et nous révèlent l'avenir de ses enfants... Au fur et à mesure que s'assemblent les pièces de ce puzzle apparaît le secret de sa vie : une magnifique histoire d'amour qui a nourri son génie et sa musique. En effet, sa rencontre éphémère avec Irâne, la jolie et douce fille d'un horloger, a bouleversé à la fois sa vie personnelle et artistique.

8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 21:04
8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 20:16

Je suis partagée: j'ai bien aimé le lire (les mots sont justes et beaux) mais une fois termine je m'interroge sur le propos, le message de ce livre... confus!

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Le narrateur, apprenti romancier, prend conscience à l’occasion du décès de son grand-père de tout ce qu’il n’a pas su vivre avec lui. Il comprend que le seul moyen de garder l’amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux. Dans le même temps, frappée par le deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il assiste aux manoeuvres des proches pour la placer en maison de retraite et vendre à son insu son appartement. Ce qu’il n’a pas su vivre avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec elle. Il va la voir souvent, parvient à égayer sa solitude, à la faire rire de tout. Mais elle finit par apprendre que son appartement a été vendu, et fait une fugue… Le narrateur va partir à sa recherche, et la retrouver pour lui offrir ses derniers moments de bonheur. Le hasard lui fait en même temps rencontrer Louise, qu’il va aimer, et qui le quittera. Les souvenirs, nourris de joies, de douleurs et de mélancolie, lui offrent désormais la possibilité d’écrire son roman, et peut-être son avenir. David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.

8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 14:16

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 14:46

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Après s'être intéressé, dans Le Funambule (2008), à l'exploit de l'homme qui marchait sur une corde raide entre les deux tours de feu le World Trade Center, le documentariste américain James Marsh se penche sur un sujet très différent, mais tout aussi vertigineux. L'histoire d'un singe nommé Nim, élevé comme un petit bout de chou dans une gentille famille. C'était en 1973, le début d'une grande expérience menée par l'université de Columbia, où le professeur Herbert Terrace comptait faire la preuve de la capacité des chimpanzés à acquérir notre langage.

A travers des vidéos tournées à l'époque par les chercheurs, James Marsh nous plonge dans une chronologie désastreuse. Toujours habillé comme un gamin, l'animal grandit. Autour de lui, on s'émerveille, on s'attendrit. Le professeur Terrace confie son « gros bébé » à des nounous-étudiantes charmantes, qu'il met au passage dans son lit... Mais quand Nim commence à montrer sa force, le grand cirque scientifique s'arrête. Et le singe se retrouve dans un labo où l'on teste des produits pharmaceutiques sur des animaux.

On reste abasourdi face à ce documentaire si proche d'une fiction (vraiment pas très différent de La Planète des singes, version 2011). Mais le plus étonnant est le regard froid que James Marsh pose sur tout ça : il recueille les témoignages de ceux qui ont participé au projet Nim, il enregistre les regrets de certains d'entre eux sans forcer l'examen de conscience. Par ce refus assez frustrant de la controverse, de l'esprit journalistique, James Marsh accentue le côté fable de son film. Méditation sur une certaine folie humaine, sur un anthropocentrisme auquel nous participons spontanément. Car on s'attache à Nim comme à une personne, un enfant orphelin perdu dans notre jungle.

Frédéric Strauss Télérama

5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 22:14

après un après midi de détente au hammam Zein de LU

(merci Vanessa pour cet excellent moment!)

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j'étais ravie de finir la journée avec ce beau film la-source-des-femmes-21214-198096285.jpg

4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 12:31

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Stieg Larsson était-il ciné­phage ? Son best-seller international, polar addictif, réclamait en tout cas le cinéma. Les Suédois ont naturellement dégainé les premiers pour l'adapter, en bouclant trois versions passables, défendues dans ces pages, par défaut surtout. Comparées à celle-ci, il n'y a pas p­hoto. Plus puissante, plus sophistiquée, plus sexy, plus... on pourrait ainsi continuer à remplir la colonne des avantages. La victoire de David Fincher - sur... sur qui déjà ? - est écrasante.

Pour ceux qui n'auraient ni lu la saga nordique, ni vu les films suédois, résumons l'intrigue. Mikael Blomkvist (Daniel Craig), journaliste d'investigation vedette qui vient de perdre un procès l'opposant à un financier crapuleux, est engagé par Henrik Vanger, un vieux magnat de l'industrie, pour enquêter sur la disparition inexpliquée de sa nièce adorée, Harriet, survenue quarante ans auparavant. Vanger soupçonne qu'elle a été assassinée par un membre de la famille. Famille redoutable s'il en est, à l'intérieur de laquelle on se déteste sans vergogne, mais en vivant à quelques encablures les uns des autres, sur une île aussi majestueuse que funèbre. Un fief, où s'installe aussi le journaliste, pour les besoins d'une enquête qui va s'avérer fort dangereuse.

Daniel Craig, on le connaît surtout depuis James Bond (Casino Royale), dont il a largement contribué à rehausser la cote. Il se fond sans souci dans son rôle d'intello cool (lunettes souples) porté vers l'action. Mais le personnage le plus original demeure celui de Lisbeth Salander, fabuleuse héroïne de l'ère 2.0. Elle va assister Mikael en lui faisant profiter de sa science non autorisée. Cette fille est un paradoxe vivant : proie facile et superwoman, génie du hacking au look gothico-grunge, antisociale, mais super pro dans son boulot, malingre mais cogneuse hors pair, motarde tarantinesque à ses heures.

Noomi Rapace, perle rare dénichée pour la version suédoise, était très bien. Rooney Mara, plus androgyne et plus frêle, est encore mieux - c'est elle qui apparaissait au tout début de The Social Network dans une scène de rupture mémorable. Impossible, cependant, de la reconnaître, tant Fincher l'a transformée en divinité tout en noir, walkyrie insaisissable. Une bisexuelle qui aime un homme et vient lui porter secours. Dans cette inversion des archétypes, Daniel Craig et Rooney Mara forment un couple curieusement assorti.

Fincher a été fidèle au roman, tout en restant lui-même. Une prouesse, coutumière pour ce cinéaste qui exploite toujours intelligemment des scénarios solides, très écrits. Il y a chez lui un art du récit, une manière de nous tenir en haleine en dépit (ou à cause ?) d'une somme colossale d'informations, grâce à l'investigation, puis à la résolution progressive de l'énigme. Dans Zodiac, l'enquête menée pour coincer le tueur en série était un tel casse-tête obsessionnel que chaque indice décrypté semblait éloigner encore plus la vérité. Ici, l'enquête finit par aboutir, mais on a cette même impression de vertige : la disparition d'Harriet cachant, en fait, la mise en scène démoniaque d'autres crimes. Mikael et Lisbeth doivent ainsi relier et déchiffrer une forêt de signes - ce rébus mystérieux de lettres et de numéros laissé par la disparue -, éplucher des archives pour remonter le temps. Fincher aime toujours relier d'une manière ou d'une autre l'archéologique au numérique. D'où ces retours fréquents dans les années 1960, pour comprendre le déroulé exact de cette journée de parade estivale au cours de laquelle la trace d'Harriet se perd. Une scène de drame originel en plein soleil, qui rappelle l'assassinat de Kennedy, à Dallas.

Meurtres atroces, viols, tortures, vengeances et turpitudes diverses. Ce qu'affronte le couple de justiciers n'est pas beau à voir. Fincher fait en sorte que cela le soit, sans éluder la violence, en prenant soin de mettre à distance le natu­ralisme. On dirait un jeu vidéo, essentiellement graphique, u­ltra soigné dans les détails. Dans son univers, l'architec­ture ajoute à l'hyperréalisme. Lorsque Mikael entre par effraction dans la maison du criminel, tout en transparence, il est vu de partout : il n'y a plus de frontière entre l'extérieur et l'intérieur. La chair elle-même est une énigme, et cela dès le générique, avec l'apparition d'une étrange créature qui s'embrase : mi-solide, mi-liquide comme du pétrole ou du mercure. Cette créature est-elle Lisbeth ? Elle semble si irréelle, parfois : visage de porcelaine et corps d'encre, tout en tatouages...

Comme tout bon thriller, Millénium est captivant et troublant. Mais il suscite quelque chose en plus, de spécifique à Fincher. A peine vu, il donne aussitôt envie de le revoir. Comme si, malgré la limpidité de son développement, quelque chose de subliminal persistait, caché dans telle ou telle séquence. Signe qu'on est bien ­accro.

Jacques Morice Télérama

3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 13:48
hier soir sortie en amoureux
nous sommes allés voir et écouter MONSIEUR Arthur H
(la tournée de son nouvel album BabaLove)
je vous invite à écouter cette magnifique chanson tiré d'un poème de Ghérasim Luca!
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Une bonne soirée!!!
 
Découverte en 1ère partie d'Ornette
29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 22:12

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Un roman un peu oublié de Duras, Des journées entières dans les arbres, tournait autour d'un grand enfant un peu bizarre, resté à la maison, et surtout dans le jardin, à l'âge où ses frères et soeurs étaient déjà partis vivre leur vie. Ludivine Sagnier, dans ce deuxième film de Fabienne Berthaud, joue un personnage de ce genre : une fille à la fois sauvage et désinhibée, inapte à la vie sociale, refusant de quitter ses jeux (y compris sexuels), son dindon de compagnie, ses activités d'apprentie taxidermiste dans sa cabane au fond de la propriété familiale. La mort de sa mère change la donne. Sa grande soeur (Diane Kruger), qui vit en couple à Paris et travaille dans un cabinet d'avocats, vient s'occuper d'elle, provisoirement.

Le film a le côté brut, instinctif, mais aussi, parfois, la naïveté irritante de son héroïne. Il tient par l'affrontement, d'abord doucereux, puis violent, entre les deux soeurs en deuil, dont l'une a toujours fait ce qu'on attendait elle, et l'autre, jamais. Le schématisme guette : le bonheur est dans le pré, la déprime dans les bureaux et les trois-pièces parisiens ? Grâce à Ludivine Sagnier surmontant à vue les périls de son rôle chargé, et, plus encore, grâce à la finesse de Diane Kruger, qui transcende sa partition modeste, le méli-mélo des retrouvailles existentielles a du charme, de la sève. Même un épilogue de pacotille ne parvient pas à ruiner cette alchimie établie entre les deux actrices, entre les deux personnages, contre la terre entière.

Louis Guichard Télérama

29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 19:37

De la guerre d'Espagne dans les rangs républicains à la résistance active en France, il a pris sa part des combats essentiels de son temps. Ces épisodes, qui lui ont forgé un caractère et un idéal, sont enchâssés dans une existence-fleuve, enrichie de ces combats exaltants mais lestée d'encore plus de désillusions, d'humiliations, de trahisons amicales et de déboires sentimentaux. Est-ce pour cela qu'à 90 ans Antonio Altarriba Lope a fini par sauter dans le vide du quatrième étage de sa maison de retraite ? Il ne l'a pas dit, mais il a laissé, par écrit, des souvenirs décousus dans lesquels son fils allait trouver matière à une belle réhabilitation posthume.

Celle d'un homme simple, né misérable, mort pauvre, avec, entre ces deux bornes, de multiples péripéties où on le voit souvent vaincu, parfois désabusé mais ­jamais résigné. Dans cette chronique fourmillante traduite de l'espagnol, l'intensité dramatique et l'habile tricotage des anecdotes intimes avec les soubresauts de l'Histoire se fondent en une peu ordinaire épopée à la première personne. Etayé par le trait du dessinateur Kim, à la fois très descriptif dans le documentaire d'époque et d'un expressionnisme ironique dans le portrait individuel, ce roman d'une vie est palpitant parce que viscéralement vrai.

Jean-Claude Loiseau Telerama n° 3200 - 14 mai 2011