7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 07:27

  Je ne pensais pas être attirée par ce genre de film: "le créateur de face book", ne m'intéressait peu...et bien David Fischer a su rentre cette histoire de programmateur, incroyable....

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Un film sur la création de Facebook, nul n'en rêvait. Surprise : The Social Network est une sorte de tragédie grecque au temps du pixel roi, filmée avec la vigueur de Howard Hawks. Deux scènes suffisent à installer une tension insoupçonnée. D'abord, un magnifique dialogue de sourds entre un garçon et une fille ­attablés dans un bar, lui ne voyant pas ­venir le point de rupture que provoquera sa conversation de nerd, absconse, dénuée d'empathie. Ensuite, pendant que le générique d'ouverture défile, le long ­trajet du même garçon, ivre de dépit, à travers le campus et parmi les bâtiments de brique de Harvard, jusqu'à sa chambre d'étudiant. Le temps de gestation d'une vengeance.

Celui qui vient de se faire plaquer est Mark Zuckerberg, futur inventeur de Facebook, aujourd'hui multimilliardaire de 26 ans, fort des cinq cents millions de membres de son réseau social. Là, il n'a que 19 ans. L'acteur Jesse Eisenberg (découvert en fils de divorcés dans Les Berkman se séparent) lui prête ses traits encore enfantins, et un regard dur, insaisissable. The Social Network n'a rien des hagiographies lénifiantes, des biopics sans piques dont Hollywood gratifie les grands hommes (Ray pour Ray Charles). Mais ce n'est pas non plus un portrait à charge.

Le Mark de David Fincher, pirate informatique surdoué, est un solitaire, frustré, dépourvu de sens psychologique, exclu des groupes d'étudiants qui comptent. Son premier « fait d'armes » consiste à lancer, la nuit où sa copine le largue, un site de notation de toutes les filles de l'université. Déjà un énorme succès d'audience, déjà une raison, pour beaucoup, de lui en vouloir - au-delà de son immaturité de geek et de son machisme virtuel, il viole la sécurité du système informatique de Harvard et les données privées des étudiantes. Facebook est en germe, mais il faudra d'autres transgressions, d'autres meurtres symboliques pour en faire un phénomène mondial. [...]

Louis Guichard "Télérama" 

 

 

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